La religion au Kenya

Hormis sur le littoral et dans les provinces de l'est, où les habitants sont majoritairement musulmans, la plupart des Kenyans sont chrétiens. Les musulmans forment 10% de la population. Dans les régions reculées où vivent les ethnies, islam, christiannisme et croyances ancestrales, qui représentent une minorité, se mêlent.

En raison de l'activité intense des missionnaires durant l'ère coloniale, presque toutes les confessions chrétiennes sont representées (luthériens, catholiques, disciples de Wesley...). Le christiannisme tel qu'il se pratique en Afrique intègre souvent des croyances traditionnelles. Il existe aussi de nombreux courants chrétiens nés sur le continent, différents des grands courants occidentaux. Plusieurs chaînes de télévision diffusent des cérémonies religieuses américaines dont découlent d'autres courants chrétiens.

Les Kenyans sont très croyants, le nombre d'églises est impressionant, même au alentour de mon village isolé. Je n'ai pas rencontré un seul athée durant mon sejour, la foi étant quelque chose de fondamentale pour eux. Alors, quand nous leur expliquons que nous ne croyons pas en Dieu, leur étonnement laisse place à une multitude de questions et d'incompréhensions le plus souvent. Les discussions sur la religion ne sont pas rares, il est souvent arrivé que lorsque je rencontre quelqu'un pour la première fois, celui-ci me demande à quelle religion j'appartiens.

Les cérémonies et les rituels qui les accompagnent sont nombreux dans le quotidien kenyan. Quelque soit la nature de la cérémonie (remise de diplômes, rassemblement populaire, simple réunion), le religieux reprend le dessus pour les prières d'ouverture et de clôture des cérémonies. Certains rituels et croyances m'ont choqué durant mon sejour: j'ai assisté à l'enterrement d'un nouveau-né il y a quelque mois. La veille de l'enterrement, la famille et les amis doivent se réunir pour faire la fête afin de laisser le mort partir en paix. La soirée semblait être une vraie soirée de fête: beaucoup de nourriture, les gens dansaient, même les voisins étaient invités. Quand nous avons rencontré le père du défunt, celui-ci souriait et rigolait, très chaleureux et reconnaissant de notre présence. Il nous a été expliqué plus tard que le père se devait de garder la face, de se montrer jovial et fort même devant la mort. Une approche de la mort totalement différente de la nôtre qui peut mettre mal à l'aise.

Concernant les croyances traditionnelles, la plupart des habitants qui vivent au sein des tribus sont animistes. Leurs croyances et rituels sont intimement liés à la pluie. Les esprits, qui tiennent une place majeure dans les croyances, sont décrits comme violents et imprévisibles. Les sorciers et devins servent d'intermédiaires avec le monde des esprits.

Les rites de passage existent dans la plupart des ethnies, marquant la fin de l'enfance et le debut de l'âge adulte. La circoncision reste un rituel important et, bien que l'excision est illégale, certains groupes continuent de recommander l'excision à toutes les femmes kenyanes. La scarification est toujours pratiquée sur les hommes et les femmes. La majorité des guerriers (moranis) portent des cicatrices sur les joues.