Ma vie kenyane
C'est dans le petit village de Virhembe, a 2km a l'ouest de la foret de Kakamega, que je vis en compagnie des autres volontaires etrangers chez Gabriel Musundi, directeur de l'association Community Health Volunteers.
Ma famille kenyane se compose donc de Gabriel Musundi, mon maitre de stage, de sa femme Gladys, secretaire au sein de l'association, et de leurs trois enfants: Caro (12 ans), Steven (10 ans) et Connie (3 ans). Il y a aussi Bonnie (23 ans), un cousin de Gabriel, qui s'occupe du restaurant faisant la devanture de la maison. En attendant de pouvoir se payer ses etudes, il aide egalement Salome, l'employe de maison, a accomplir les taches domestiques.
La famille possede un restaurant proposant seulement quelques plats locaux (Githeri, Chapati, Mandazi et Chai). Les gens du village viennent a toute heure boire une tasse de Chai ou se ravitaillent apres leur dure journee de travail. C'est aussi l'endroit pour nous de dejeuner en compagnie des locaux.
Une partie de la maison fait office de bureaux a l'association: une salle de reunion pour tous les membres, une salle informatique et un bureau pour les depistages gratuits du SIDA.
Les quatre volontaires francais et moi partageons deux chambres attenantes: une pour les filles et une pour les garcons. Le manque d'intimite est assez derangeant car les chambres sont petites et la cohabitation a cinq dans un espace reduit peut s'averer difficile certains jours... Neanmoins, le necessaire pour le confort est la: un grand lit pour deux (avec des lattes pas tres stables) et une table pour ranger nos affaires.
En ce qui concerne l'hygiene, trois cabines sont situees dans la cour interieure de la maison: deux toilettes (non-mixtes) avec un gros trou au sol, le paradis des mouches et des cafards et aussi le parfait endroit pour des exercices d'apnee! Il y a enfin la cabine de douche avec une petite evacuation pour l'eau. L'heure de la douche est un challenge! Nous la prenons avec un bidon d'eau froide et une bassine d'eau chaude. Le cle est d'apprendre a bien gerer sa quantite d'eau, et sa temperature tout en essayant de voir le maximum dans le noir de la cabine. On s'adapte mais quelques rates peuvent subvenir certains jours...
Enfin, la cuisine se trouve egalement dans la cour. Les installations sont precaires et tout repas se fait a la cuisson au feu de bois.
Apres vous avoir montre mon cadre de vie au Kenya, je tiens a vous devoiler le deroulement de ma semaine au village.
Le Lundi, nous nous occupons du programme d'eradication du jigger. En tant que volontaires, nous nous deplacons la plupart du temps a pieds dans les ecoles des environs pour soigner les eleves atteints du jigger. Nous allons egalement soigner directement chez eux les plus pauvres (et souvent les plus atteints) et nous desinfectons leur maison avec un spray.
Le Mardi et Mercredi, ce sont nos journees environnement. Nous nous rendons dans la foret afin de planter de nouveaux arbres et d'entretenir les jeunes pousses.
Le Jeudi, nous proposons toutes sortes de cours (informatique, francais...) aux volontaires locaux ou aux habitants du village.
Le Vendredi, nous nous consacrons au programme contre le jigger.
Le Samedi et Dimanche sont nos jours de conges pendant lesquels nous pouvons visiter une nouvelle ville, faire une ballade dans la foret, et se rendre en ville pour profiter de la connexion du cyber-cafe!
En tant que membres de l'association desormais, les volontaires eceens et moi-meme participont aux reunions hebdomadaires qui se deroulent le Dimanche en fin d'apres-midi et qui regroupent tous les membres de l'association.
Apres le rapport des activites de la semaine ecoulee, nous ecoutons les commentaires, critiques ou remarques de chacun. Nous debatons sur les problemes rencontres durant les missions et sur les solutions envisageables. Tout le monde s'exprime librement, en levant la main pour prendre la parole. Nous prevoyons le deroulement de la prochaine semaine en repartissant les roles de chacun et des missions attribuees.
Les problemes rencontres au cours de ces reunions sont divers: il peut s'agir de difficultes d'organisation concernant les missions prevues (ponctualite, ce qui a ete fait contrairement a ce qui etait ecrit), de difficultes dans la repartition des missions (probleme de disponibilites car travail a la maison pour les femmes, problemes de transport pour se rendre a des villages recules..), de difficultes dans la gestion du materiel (les medicaments et les bassines pour le jigger), de difficultes de financement car l'association ne recoit aucune aide du gouvernement, ou encore de difficultes dans le suivi des ecoles pour le traitement du jigger: l'association s'occupe d'une cinquantaine d'ecoles dans le secteur donc le suivi medical est lent.
